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De ce pamphlet publié pour la première fois à Londres en 1870, probablement de manière clandestine, on ne sait presque rien. Auteur ? Date ? Le mystère reste entier.
Il nous apprend les formes du despotisme, des plus violentes aux plus insidieuses. Si pour le tyran "la société est une proie", il sait isoler, corrompre voire travestir son joug en liberté. La complicité, la nécessité ou la peur font le reste. Sidéré, on est saisi par ces fulgurances si actuelles :
"Il est plus facile d'organiser le silence que la liberté." "Chacun sentant qu'il est tenu d'obéir, méprise chez les autres l'humiliation que lui-même il subit." Avec le sentiment troublant de l'interdit, on se glisse dans ce texte brut qui bouillonne, esquissé furtivement par un esprit libre et révolté. -
Achevant le récit inauguré avec le lancelot en prose et poursuivi dans la quête du saint graal, la mort du roi arthur dit la fin des aventures au royaume de logres et la mort des héros de la table ronde.
Sombres temps que ces temps d'après graal marqués par la haine, le soupçon, la trahison. et que reste-t-il à accomplir aux chevaliers d'élite après galaad, qui a mené à bien la plus haute des aventures ? la violence se déchaîne et du coeur même de la communauté arthurienne vient le coup fatal: mordret, le fils incestueux d'arthur, se dresse contre son père à salesbières et tandis que leurs hommes s'exterminent, le père tue le fils et le fils blesse à mort le père.
Mais la mort du roi arthur comporte aussi sa part de lumière. a travers le personnage de lancelot, elle propose l'image d'un héros capable des plus hauts dépassements, réussissant jusqu'au bout à concilier l'inconciliable : son amour pour la reine et celui qu'il porte au roi, sa mort en odeur de sainteté et une absolue fidélité à son passé de chevalier et de fin amant. l'auteur construit une intrigue sans faille dans laquelle s'enchaînent méticuleusement événements et décisions qui mènent au désastre, tout en préservant, malgré la disparition des aventures, un halo de merveilleux en totale harmonie avec cette fin d'un monde et d'un rêve.
De la production littéraire du moyen age français, le lecteur moderne ne connaît guère que quelques noms et quelques oeuvres, la plupart justement célèbres. le pari de cette nouvelle collection est de leur donner une plus large diffusion en proposant des éditions remises à jour, assorties de traductions originales et de tout ce qui peut en faciliter la compréhension. mais il a paru tout aussi important d'associer à ces valeurs établies des oeuvres moins connues, souvent peu accessibles, capables cependant de susciter à leur tour le plaisir de la découverte.
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Sans doute composé vers 1160, le Roman d'Énéas est une « mise en roman », c'est-à-dire une traduction-adaptation de l'Énéide, parfois très fidèle et parfois remarquablement innovante. L'adaptateur, qui travaillait sans doute sur un manuscrit pourvu de gloses, peut-être pour la cour de Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, conserve à l'oeuvre de Virgile son statut de récit de fondation, mais l'inscrit dans le monde médiéval tout en y introduisant ce qui est pour lui la quintessence du monde antique, à travers une série d'innovations : de somptueuses descriptions d'oeuvres d'art, de brefs récits mythologiques insérés, et un traitement très ovidien des amours de Didon, puis d'Énéas et de Lavine. L'amour de la science hérité des Anciens, sensible à travers une série de digressions savantes, débouche sur l'exposé d'une science de l'amour. L'auteur crée ainsi une oeuvre personnelle et originale où l'Antiquité est revue à travers le prisme du Moyen Âge, dans une volonté concertée d'adapter l'épopée virgilienne à la modernité de son temps. Le manuscrit A, qui est ici entièrement réédité et traduit, a conservé la forme la plus ancienne de cette adaptation.
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Edition bilingue, établie, traduite, présentée et annotée par Jean Dufournet, Laurence Harf-Lancner, Marie-Thérèse Medeiros et Jean Subrenat Il n'existe pas un mais des Romans de Renart, plusieurs collections, plusieurs anthologies d'histoires, de « branches » conservées par des manuscrits différents dont chacun présente son Roman de Renart. On trouvera ici le texte du manuscrit de Cangé (B), précédemment édité par Mario Roques. Ses vingt branches offrent les principales étapes de la carrière de Renart, de sa naissance (branche III, Les enfances de Renart) à son apothéose impériale (branche XX, Renart empereur). Tout se passe comme si les auteurs avaient voulu faire un bouquet flamboyant de tous les types de mésaventures agréables ou malheureuses de Renart jusqu'à ce qu'il obtienne une place de choix, probablement définitive, à la cour.
Le plus remarquable est la cohérence littéraire et idéologique de cette oeuvre construite en plusieurs décennies par des auteurs divers, conscients de leur participation à une oeuvre collective.
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Dispute sur le sel et le fer
Anonyme
- Belles Lettres
- Bibliotheque Chinoise
- 16 Mars 2010
- 9782251100029
Porté au rang des classiques chinois, La Dispute sur le sel et le fer retranscrit les répliques échangées en 81 avant J.-C. au cours d'un conseil impérial, dont le point de départ est la question du monopole du sel et du fer, décrété quarante ans plus tôt comme moyen de renflouer le Trésor épuisé par la guerre contre les Huns et quelques autres barbares. Il s'ensuivra une controverse générale sur la manière de gouverner, entre d'une part, des tenants de l'école des Lois, pour lesquels les questions de morale n'ont aucune part à tenir dans le domaine politique, et d'autre part, des érudits confucéens et des sages.
Ce texte, transmis par Huan Kuan dans la seconde moitié du Ier siècle avant notre ère, constitue à la fois un témoignage de première main et sans fard sur les conditions de vie concrètes et sur les moeurs politiques de cette époque lointaine, et une mine de réflexions atemporelles sur l'art de gérer une société.
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épigrammes latines de l'Afrique vandale ; anthologie latine
Anonyme
- Belles Lettres
- Fragments
- 31 Mai 2016
- 9782251742175
Les épigrammes présentées ici ont été composées à la fin du règne des rois vandales en Afrique du Nord et rassemblées vers les années 530 dans un recueil auquel on donne le nom d'Anthologie latine. Elles sont données pour la première fois en traduction française. Certaines de ces épigrammes constituent des recueils, d'autres sont isolées ; plusieurs pièces sont anonymes, mais on peut citer parmi les poètes les noms de Symphosius, Luxorius, Felix, Coronatus ou Caton.
Ces poèmes illustrent, tant par leurs thèmes que par leurs formes, toute la variété du genre épigrammatique, genre mineur dans la classification antique, mais manifestement prisé par les lecteurs de l'époque, sans doute pour son mélange de légèreté, d'humour parfois leste, d'érudition et de préciosité. L'ensemble forme, à côté du poète Dracontius, une part importante de la production poétique africaine tardive. Ces épigrammes donnent également une idée de la vie quotidienne à Carthage sous la domination vandale, ainsi que du milieu des grammairiens ou des lettrés romains auquel les auteurs appartenaient.
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L'anonyme de Londres ; un papyrus médical grec du 1er siècle après J.-C.
Anonyme
- Belles Lettres
- Collection Des Universites De France ; Serie Grecque
- 8 Mars 2016
- 9782251006048
Collection dirigée par Jacques Jouanna. Collection bilingue dirigée par Jacques Jouanna, de l'Institut, professeur à l'Université de Paris-Sorbonne.
Publiée sous le patronage de l'Association Guillaume Budé (dont le but est de défendre et promouvoir la culture classique et la culture intellectuelle en général), la Collection des Universités de France, dite "Collection Budé", comprendra tous les textes grecs et latins jusqu'à la moitié du VIe siècle, mis à jour et accompagnés de traductions françaises nouvelles, d'introductions, de notices, de notes et d'un apparat critique. Les textes font toujours l'objet de recensions nouvelles et personnelles. Ils sont établis d'après les manuscrits reconnus les plus importants et constituent de véritables éditions critiques. Ils comportent un apparat critique bref, dépourvu de considérations inutiles et servant à justifier le texte qui est donné. Grâce à lui, le lecteur peut apprécier la valeur du texte qu'il a sous les yeux et celle des variantes écartées par l'éditeur. Les traductions s'efforcent d'être à la fois exactes et littéraires. L'Association Guillaume Budé a jugé qu'une oeuvre entière ne pouvait être traduite dans le même esprit qu'une page, qu'il fallait s'efforcer avant tout de reproduire le mouvement, la couleur, le ton du texte antique et qu'il était indispensable de mettre la traduction en regard du texte. Les introductions réunissent l'ensemble des renseignements nécessaires à la compréhension générale de l'auteur et de l'oeuvre. Les notices étudient les questions de date, de composition, de sources, des différentes parties de l'oeuvre. Les notes, au bas des pages de traduction ou en fin d'ouvrage, fournissent certaines explications historiques. Plusieurs volumes récents comportent même un commentaire plus ou moins développé, selon la nature de l'oeuvre.
Volumes brochés en édition courante, imprimés sur papier teinté de longue conservation fabriqué spécialement pour la collection.